Renovation-extension du college de pantin
sur les pas de Ricardo Porro
De l’enseignement de Ricardo je conserve actif à l'esprit deux choses:
-
pour être architecte il faut avoir une vision du monde. La sienne est
poétique et romantique. La mienne, est fondée sur l’Harmonie et la
liberté de l’Homme
-
l’architecture doit transmettre le souffle (de vie ou de l'inspiration) à
celui qui la parcourt, c’est à dire qu’elle ne peut être qu’organique.
Donc vivante.
Avant la réalisation de cette restructuration, le quartier des Courtilières à Pantin avait mauvaise presse : voitures brûlées, détérioration des façades par les impact des armes à feu, une population dite défavorisée, etc.. violence et pauvreté. La toile de fond environnementale : des bâtiments longs de plusieurs centaines de mètres (merci Emille Aillaud), soit sur le plan horizontal que vertical. La couleur ambiante du bâti: bleu-gris. La couleur du ciel parisien idem.
Selon le principe de cause et de l’effet, sous son aspect de la loi de l’attraction, l’humain réagit à l’énergie ambiante qui, elle-même ne fait que suivre les formes à l’entour.
Pour aider l’homme à changer ses comportements et favoriser son bien-être, sa bienveillance, l’esprit positif et responsable, qu’il soit respectueux de lui même et de la Nature, il est nécessaire d’intervenir sur son environnement pour l’équilibrer.
Voici quelques données psycho-spatiologiques, c’est à dire aussi « organiques », qui vous aideront à comprendre certains choix mis en œuvre pour la réalisation de cette extension, dans cet environnement précis.
1- Les courbes plutôt qu’encore le rectangle
L’angle droit n’existe pas dans la nature. Comme Ricardo, je n’ai jamais adhéré avec le concept
Corbuséen « la maison est une machine à habiter ». L’homme n’est pas une machine.
Les formes parallélépipédiques-rectangles relèvent de l’énergie « Terre ». La Terre peut être nourricière ou
elle peut nous enterrer. L’harmonie est une question d’équilibre. Trop de terre enterre. Il est normal que
les populations des banlieues, sur-composées de formes rectangulaires génèrent de l’agressivité en réaction
à cet enterrement imposé par l’inconscience des bâtisseurs.
D’autre part, selon la loi du mimétisme, ces formes partout identiques, sans réel contraste, ne peuvent
pas favoriser la structure de l’esprit qui a besoin de la notion de hiérarchie et de ses valeurs intrinsèques.
D’où la profusion de petits groupes agressifs revendiquant leurs leadership.
A pantin, déjà, pendant le chantier, les comportements du corps enseignant ainsi que celui des élèves
changèrent lors de l’apparition des formes courbes de la demi-pension et des façades. Ils se sentaient bien ici,
heureux de venir travailler, comme « honorés » dirent certains.
2- Un toit plûtot qu’une simple toiture-terrasse
Toute construction est comme un organisme vivant. D’ailleurs, selon le feng shui, l’une des 8 disciplines de la médecine chinoise également nommée « acupuncture de la terre », chaque secteur géomagnétique est réellement connecté avec l’un de nos organes physiologiques.
Pour qu’il y ait intelligence, la présence d’une tête est nécessaire. Avec une toiture terrasse : pas de tête. Pas d’intelligence. S’il n’existe pas dans l’environnement des montagnes, ou un immeuble à forme pointue (d’énergie FEU, selon l’action naturelle du feu qui alimente le centre de la Terre) les populations résidant dans ces formes à « têtes coupées » manifesterons des difficultés à développer leur intelligence. Ils subiront leur vie plutôt que d’en devenir responsables.
C’est pour cette raison que l’extension a été conçue pour devenir la tête de ce corps rectangulaire existant de 300m de long. Avant même la fin du chantier, le collègue passait à la télévision sur le thème de La réussite. Dans le 93 !
3- Ici : stop au couleurs grises ou blanches
Si elle est entrée dans nos intérieurs , la couleur s’exprime encore timidement dans nos villes du Nord de la France. D’après les dernières estimation (http://www.meteo-paris.com/ile-de-france/climat.html), dans la région parisienne le bleu du ciel est voilé 236 jours par an.
Toujours parce que l’harmonie est une question d’équilibre, trop de gris, blanc, terne, influencent l’énergie humaine pour la faire descendre, favorisant les dépressions.
Consciente que l’introduction de couleurs associées à l’été dans le quartier, équilibrerait le surplus d’énergie yin apportée par la couleur des bâtiments existants ainsi que celle du ciel ambiant ; consciente qu’il favoriserait la vitalité et l’esprit positif, ce sont les tons rouges et jaune sienne ont été retenus.
Projetée avec les règles du feng shui, discipline organique avant tout, et la conscience de l’impact que peuvent avoir les formes sur le comportement humain, cette petite extension a réussi sa mission car elle a transmis au-dehors ses valeurs humaines intrinsèques. Le souffle et son énergie se sont propagés à l’entour. En effet les autres projets du quartier réalisés depuis ont suivit ses « codes » de formes et de couleurs. Aujourd’hui vivre aux Courtilières est devenu agréable.
ARTICLE PUBLIE DANS LE CAHIER N°17 DE L'IFMA (dec.2012)